Le Manoir aux Gargouilles

                    Le manoir que je vais vous présenter aujourd’hui est très spécial à mes yeux : il s’agit d’un immense coup de cœur architectural et du plus envoûtant monument que je connaisse, bâtisses abandonnées, privées et publiques confondues. J’ai eu la chance de découvrir cette merveille il y a environ un an et demi grâce à des amis photographes. J’y suis depuis retournée plusieurs fois, même si ma dernière visite remonte à l’été dernier.    

                 Au fond d’une clairière tapissée de fraîches fleurs violettes et où se déploient plusieurs sortes d’arbres centenaires cerclés de lierre se trouve une curiosité architecturale imposante et étonnante : un manoir néo-gothique construit par un véritable esthète, qui n’a pas hésité à parer sa création des fruits de son imagination.

                 À la fin du XIXe siècle, un couple alliant noblesse et bourgeoisie décide de faire construire sa demeure. Les époux choisissent pour cela un architecte étranger, duquel les origines ressortent sur plusieurs détails du château. La construction de l’édifice sera pour le moins rapide puisqu’elle ne durera que deux ans. Les époux y vivront paisiblement, y organisant diverses réceptions où se retrouvait l’élite française.

                 De la clairière, nous pouvons observer un édifice de deux étages doté d’une tour carrée. Même si la forme du manoir est assez simple, nous découvrons rapidement que sa façade est parée de centaines de curiosités, à commencer par des gargouilles, veillant depuis le toit, les balcons et les angles des murs, ainsi que des sculptures minutieuses qui encadrent les portes et fenêtres.

                 Deux entrées donnent accès au château. Celle de l’avant consiste en un escalier impressionnant dont les deux balustrades sont veillées par des lions ailés. Cet escalier est surplombé par une porte arrondie et solide, décorée par des arabesques de fer forgé et affublée d’un petit vitrail. La seconde possède un escalier moins grand mais tout aussi travaillé. En effet, une chimère en garde l’entrée : un chien à queue de poisson, entouré par les initiales de ses maîtres. L’escalier mène à une très belle véranda aux fenêtres minutieusement travaillées. À l’intérieur, une mosaïque florale de style Belle Époque décore le lieu de détente.

                    À l’intérieur, c’est une des plus belles pièces qui ouvre la visite. Un grand hall décoré de mosaïques aux couleurs vives, sur lesquelles oiseaux, lapins et chiens resplendissants paradent au milieu des plantes.

                 Sur la gauche, c’est une salle à manger plutôt bien conservée que nous découvrons. De nombreux meubles d’époque sont toujours là, ainsi qu’une cheminée massive dont la plaque est ornée de fleurs de lys. Motif que nous retrouvons sur les vitraux, depuis lesquels la lumière s’éparpille en rayons rouges et bleus. Le carrelage est également coloré de vert par des formes géométriques arrondies.

                 Sur la droite, un escalier en colimaçon amorce sa base. Il dessert les deux étages de l’édifice. Le premier étage est composé de plusieurs chambres aux sols parsemés des affaires des anciens propriétaires. Malgré cela, de nombreux meubles d’époque donnent du cachet au lieu. De plus, chaque pièce possède une cheminée, souvent en marbre, et de jolis vitraux.

                 Le second étage comporte des studios modernisés. Dans l’un d’entre eux, des murs de pierre brute ont été conservés. Avec le grand vitrail qui éclaire la pièce, cela donne une superbe ambiance !

Cet étage donne également accès aux toits de la bâtisse. C’est l’occasion d’aller à la rencontre des démons qui veillent sur le parc …