John Atkinson Grimshaw et ses rêves de brume

       

        John Atkinson Grimshaw est un peintre de l’époque victorienne dont la plupart des œuvres sont de nos jours méconnues, en dépit de leur richesse thématique et numérique. Ainsi, mise à part pour son tableau « Dame Autumn », le peintre est rarement cité dans les anthologies  artistiques. C’est pour cette raison, qu’éprise sous les charmes de ses tableaux emprunts d’une mélancolie sincère, j’ai décidé de vous présenter cet artiste à travers les diverses facettes de son art.

         John Atkinson Grimshaw naît en 1836 dans le nord de l’Angleterre, au sein d’une famille rigide et récalcitrante à sa passion pour la peinture. C’est pour cela qu’il commence une vie assez conventionnelle, employé de bureau pendant six ans. Ce n’est qu’après son mariage en 1858 qu’il décide de se consacrer entièrement à l’art. Soutenu par plusieurs galeries et marchands d’art dans sa ville de Leeds en Angleterre, le peintre commence à être reconnu et emménage dans une charmante demeure du XVIe siècle avec sa femme et ses nombreux enfants (quinze dont six seulement atteignirent l’âge adulte). Le succès faisant son chemin, Grimshaw finit par déménager à Chelsea où de nouveaux clients et personnalités artistiques le découvrent. Cinq de ses tableaux sont par ailleurs acceptés à la Royal Academy, ce qui marque le point culminant de sa popularité.

         Les thèmes et motifs évoqués dans la peinture de John Grimshaw sont nombreux et se répondent, cela en fait un artiste complet, qui ne crée pas de lassitude et tend vers le renouveau. Les lumières tamisées sont un de ses signes de fabrique, puisqu’il privilégie les crépuscules et temps couverts ou brumeux dans ses tableaux. Cependant, si le trait du peintre est reconnaissable, son approche thématique est assez éclectique : ainsi John Atkinson Grimshaw peint tout aussi bien des paysages urbains et ruraux, des scènes réelles et fictives, des portraits et des natures mortes.

 L’artiste aime à représenter des paysages urbains, illustrant l’essor de l’industrie à l’époque victorienne, mais non sans une certaine touche poétique à travers le traitement des lumières et de la brume :

Reflections on the Thames
In Peril

Grimshaw illustre également des moments privilégiés de réflexion et de contemplation, au travers de personnages isolés, en silhouette et de dos, seuls face à des paysages de pénombre :

Meditation
Waterloo Lake, Roundhay Park, Leeds

Les grandes bâtisses isolées ou abandonnées, intéressent également le peintre, qui semble vouloir nous inviter à percer leurs histoires passées :

Autumn Morning
The Deserted House

La palette de John Atkinson Grimshaw n’est pas épuisée puisqu’il s’intéresse également aux motifs préraphaélites tels que celui d’Elaine, personnage du cycle arthurien aussi connue sous le nom de Dame de Shalott, et met en scène le passage de la vie à la mort via la traversée en bateau, décliné en quatre tableaux :

Elaine
The Lady of Shalott
Elaine
The Lady of Shalott

Enfin, le peintre consacre une série à des figures féeriques, en symbiose avec la nature :

Dame Autumn
Spirit of the Night
Iris
Endymion on Mount Latmus

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Pour en savoir + sur l’artiste :

http://www.johnatkinsongrimshaw.org/
http://john-atkinson-grimshaw.chez-alice.fr/

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