Sólheimasandur II

🔍 Perdue sur une plage de sable noir de la côte sud de l’Islande, une curiosité métallique attire l’attention : il s’agit de l’épave d’un avion DC-3 de l’armée américaine s’est abîmé là il y plusieurs décennies. 

Par la froide après-midi du le 24 novembre 1973, un avion américain de l’U.S. Navy fut obligé de se poser d’urgence sur cette immense plage de sable noir, coincée entre Vik et Skógar.  Le pilote de cet avion, pris par les caprices du temps islandais et le manque de carburant, dut faire tout son possible pour atterrir et sauver l’équipage. Avec une grande chance, il arriva à poser l’appareil sur la plage de Sólheimasandur sans trop de dommages et l’équipage fut ensuite secouru par un hélicoptère de l’US Air Force en provenance directe de l’aéroport de Keflavik. Après en avoir retiré les pièces détachables, l’armée américaine abandonna l’avion de 4,5 tonnes  aux aléas des vents islandais.

📍 5 mai 2021, 20h13.

Avec Máni, l’adorable chien d’un ami qui m’accompagne ces jours-ci, nous patientons une petite heure dans la voiture afin d’attendre que la pluie se calme et que les rares touristes soient retournés à leurs voitures. Sirotant une bière artisanale brassée à Vík í Mýrdal, nous contemplons l’horizon embrasé de cette fin de journée.

C’est la première fois que je me rends à l’épave de Sólheimasandur, malgré ma connaissance de la région. Une première exploration d’avion abandonné qui sera suivie de deux découvertes similaires : un avion soviétique des années 50 récupéré par un particulier et un autre avion américain, échoué dans une ferme équine de bord de plage dans les années 60.

Máni et moi marchons 45 minutes sur un terrain de sable et de roche noirs d’une platitude morne. Heureusement, le coucher de soleil, qui scinde le ciel en un orange flamboyant et un bleu orageux, offre un spectacle intense aux notes apocalyptiques.

Nous finissons par arriver devant l’épave argentée qui se dresse dans un désert ceint par l’océan et les montagnes et observons chacun des détails de l’avion, qui laissent imaginer l’arrivée des passagers dans cette région hostile et chaotique.